Une Dernière Danse ?
Septembre
2007, dernière course de la saison, un jour comme un autre sauf qu’il ne s’agit
pas d’une simple course locale ou régionale, mais plutôt de la dernière du
championnat national et accessoirement ma dernière course. Hors de question de
suivre la tradition familiale et rejoindre le championnat international. Un
Maslov, est déjà en train de briller, pas besoin de deux. Je veux vivre ma vie
comme je l’entends, pour moi et non pour les autres. La main sur la languette
de la fermeture, je la remonte en regardant mes parents, mon père, cet homme,
ce héros, ce modèle refuse de croiser mon regard, tandis que ma mère hausse les
épaules par compassion, me faisant comprendre qu’il lui faudra du temps.
Mon casque sous le bras, je sens une main s’abattre sur la casquette qui recouvre mes courts cheveux roux. Ma sœur a ses propres façons de me souhaiter bonne chance. Elle a seulement 16 ans, mais elle me dépasse déjà de quelques centimètres.
-« Alors Nabot prêt pour la course, pas trop stressé, Mr le futur champion. »
-« Tu déconnes, je suis gonflé à bloc, par contre papa… »
-« Laisse tomber », me répond-elle avec un sourire ressemblant de plus en plus à celui de notre mère, « ça va passer ».
-« Je t’avoue que je sais pas ce qui l’aura emmerdé le plus, que je sois gay ou que j’arrête la compétition pour devenir urgentiste ».
-« La compet, tu peux en être certain, même si se faire choper en pleine turlutte dans le garage n’était pas la meilleure idée du siècle. »
-« Que veux-tu, moi et l’odeur de l’huile de moteur, une grande histoire d’amour. »
-« Avec le chef mécano de ton frère ainé qui n’est d’autre que le meilleur ami de celui-ci. »
- « J’étais tendu, il l’était, on s’est rendu mutuellement service, Do s’en remettra, c’est pas ma faute s’il ne s’est jamais rendu compte que son best était gay comme un pinson. Enfin, fin de la discussion. Je dois aller aux photos, on se revoit après la course. »
Je la pris dans mes bras et lui déposa un baiser sur le front. Le soleil estival avait fait ressortir les taches de son qui parcourraient mon visage, rajoutant un air mutin à mon sourire professionnel dixit ma mère. Ma Suzuki m’attendait à sa place pour que je puisse poser à ses côtés, l’équipe de mon écurie me regarde, peut-être regrettent-ils la perte d’un de leurs poulains. Do, les avaient quitté il y a quelques années de cela pour signer chez Yamaha et il s’y plaisait pas mal. . Les photos terminées, je signai quelques programmes pour les supporters échangeant quelques mots avec eux, j’étais le grand favori. Après la course, mon père avait organisé une conférence de presse pour annoncer ma grande décision. Il semblerait que l’information n’avait pas fuité, les supporters me félicitaient pour mon entrée en GP, persuadé qu’il s’agissait de ce dont il était question. Comment les prévenir que dans la réalité, Dan Lawson Maslov, presque 18 ans, allait annoncer son retrait du monde des courses alors qu’il était promis à une belle carrière, à l’image de celle de son père et de son frère.
Le numéro 11 fut appelé à s’installer sur la prégrille pour démarrer le tour de reconnaissance. Le présentateur présentait mes résultats de saison, 9 victoires et 7 podiums, il me suffisait d’un podium pour être le champion pour la troisième année consécutive. Mais c’était la dernière, je voulais la gagner, je voulais partir avec panache, c’était mon jour de gloire avant de retomber dans un anonymat bienvenu. Je vivais mal cette pseudo popularité, les interviews et les blogs qui s’amusait à décortiquer la vie des pilotes. Ces connards m’avaient volé le choix de mon coming-out l’année dernière, même si cela faisait longtemps que je m’étais rendu compte que les poules de circuit ne m’intéressaient guère, j’aurais voulu avoir le choix de l’annoncer moi-même à ma famille au lieu de voir mon frère débarquer au diner dominical avec un article imprimé d’un quelconque blog, présentant une photo de mon ex et moi nous galochant au lycée.
Je démarrais pour le tour de reconnaissance, avant de me placer sur ma place de départ. Le réussir et enchaîner un bon premier virage est le meilleur moyen de bien se classer dès le début, partir trop tôt, amenait à une pénalité, partir en retard entrainait une difficulté supplémentaire. Je regardais rarement le feu, préférant me reposer sur mon ouïe. Lorsque le feu va passer au vert, les moteurs chantent une certaine mélodie sous l’impulsion des pilotes, la piste fait un peu plus de 6 km, les virages 2 et 7 sont les plus dangereux et l’on doit faire une trentaine de tours, garder une vitesse moyenne de 196/200 km/h, sur la majorité des tours pour éviter la fatigue. Je continue à me représenter mon parcours quand le départ fut donné, nous étions 3 en tête dès le début, seul le premier virage me donnait la chance de prendre la tête, cela allait être ardus, les virages larges n’étaient pas mon fort , je ne vous expliquerais pas tout ici, mais sachez que la moto ce n’est qu’une histoire de physique, je vous inviterai donc à être sérieux en cours. C’était le message de Dan Maslov, élève modèle.
20e tour, je sens ma roue vriller, je n’ai que 3 secondes d’avance sur le troisième et 1 seconde de retard sur le premier, je le connais bien celui-là, Joe Monray, on a commencé à peu près en même temps et il est juste derrière moi au classement. On peut dire que si quelqu’un veut gagner c’est lui, sans compter que mon élimination de cette course pourrait peut être lui permettre de gagner le championnat, il ne me ménage pas et enchaîne les attaques. Il avait même commencé avant la course lorsque la vieille lors des essais de qualification, celui-ci avait trouvé marrant de faire un superbe jeu de mots.
« Alors Maslov, t’es plutôt roux avant ou roux arrière »
Oui j’avoue, j’ai souri, car elle devait lui avoir demandé plusieurs heures de réflexions et un court circuit neuronal. J’avoue avoir l’impression que la course n’est qu’entre nous deux, les autres concurrents avaient-ils réellement une chance ? Il suffit que je lui passe devant et ce sera terminé, je suis meilleur sur ligne droite ou légèrement incurvée, lui réussit toujours ses virages. On débouche du virage 7 et une légère butte annonce la ligne droite en descente amenant à la ligne qui marquera la fin de ce tour. Profitant d’un moment d’inattention de Joe je me déporte légèrement sur la droite et envoie la sauce, je profite du fait que ma moto et moi sommes beaucoup plus légers que celle de Joe et Joe, sur la petite montée, si je réussis à le bloquer sur la descente il ne pourra prendre avantage de ce poids qui me manque. À trop réfléchir, je prends le risque de rater la manœuvre, mais c’est bien en première place que je passe la ligne. Je suis beaucoup trop concentré pour entendre la vague sonore venant du public.
Comme prévu, je réussis à maintenir la première place sur cette fin de course, ayant quelques frayeurs sur les deux derniers tours lorsque cet abruti a tenté le tout pour le tout, tentant de frôler ma roue arrière au risque de nous tuer tous les deux. J’ai du mal à comprendre cette compétition et le prix que lui donnent certains participants, chaque course est une bataille contre moi-même avant tout, je ne prends que rarement en compte mes adversaires. La ligne d’arrivée est passée, la foule explose et je ralentis jusqu’à pouvoir m’arrêter, je sens la sueur de mes cheveux coulait le long de ma nuque, et j’arrache mon casque dés que je peux. Ma sœur me saute dessus, tandis que mon père rayonne de fierté, je ne peux rien dire, mon père vit chaque course d’un de ses enfants comme si elle était la sienne, même celle de Daysie qui n’a jamais dépassé un niveau régional en cross. Je suis fils de motard, dans une famille de motard, et même si j’arrête je serais toujours un motard, c’est dans mon sang. Ma mère prétend souvent que le sang de la famille doit être du gasoil. Je suis monté sur ma première moto dès que j’ai pu me tenir droit, participer à ma première compétition à 6 ans, champion régional avant mes 10, carrière nationale dès mes 14 ans, mais le monde de la course m’aime contrairement à moi qui ne l’aimais pas. Monde vicié, pourri par l’argent et les résultats, j’adore me dépasser oh ça oui. J’allais avoir 18 ans dans moins de 2 mois et j’avais demandé à ce qu’on respecte mon libre arbitre. La remise de Prix, je pose fièrement sur ma première place, Joe est ma droite sur la seconde marche, je profite que toute l’équipe félicite le troisième pour me pencher vers les cheveux blonds mi- longs de mon adversaire cachant ses oreilles, pour lui susurrer de ma voix la plus suave.
-« Désolé j’ai oublié de te répondre hier, j’avoue préférer être le roux arrière de ta roue avant. »
Je prends plaisir à voir le mouvement de répulsion qui parcourt l’échine du blond, il sait qu’il ne peut faire de mouvement brusque sans attirer l’attention des médias. Mon sourire n’en est que plus bright, je me plie au reste des obligations que ma place de vainqueur induit, interview, photo avec les sponsors, etc. Je refuse de répondre à toutes questions sur la conférence à venir.
On finit par me laisser seul et je profite du dernier temps calme pour passer quelque temps avec ma fidèle partenaire, cette suzu qui est mienne depuis 3 ans, je sais que ce n’est qu’une machine, mais elle a été ma meilleure amie. Daysie vient me chercher il est l’heure, il faut que je me change, et me débarrasse de ma combinaison qui rejoindra les autres dans le placard de ma chambre. J’enfile un costume et tente de me coiffer. Il me reste 3 minutes avant de passer les portes du salon d’honneur. Mon père sert mon épaule dans sa main m’intimant le départ. Aujourd’hui j’ai mené ma dernière danse, aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie. Je prends la place devant le pupitre qui me paraît tellement massif, la foule devant moi est compacte et les éclairages m’empêche de réellement de reconnaître certaines têtes.
«Bonjour à tous et merci d’être venu à notre demande pour une grande annonce. Je m’appelle Dan Lawson Maslov, je suis le champion AMA superbike champion depuis 3 ans, je suis le fils du grand Dimitri Maslov et le frère du prometteur Dorian Agostini Maslov. J’ai 17 ans bientôt 18 et je me retire du monde de la course. Merci de respecter ma décision et mon intimité. Je vous remercie de m’avoir encouragé ces dernières années, vous aurez toujours une place dans mon cœur. »
Quelques années plus tard, Dan déménagea à New York pour entrer à l’université de Brooklyn afin de devenir urgentiste, son frère quant à lui était le dernier champion GP en titre et son vieil adversaire Joe était dans la même écurie que lui faisant ses premiers pas dans le monde des grands.
Dan avait laissé ses cheveux pousser, ne subissant plus la tyrannie du casque de course et peu de personnes le reconnaissait, il vivait enfin dans l’anonymat qu’il chérissait temps, quant à sa vie, ceci est une autre histoire.
Mon casque sous le bras, je sens une main s’abattre sur la casquette qui recouvre mes courts cheveux roux. Ma sœur a ses propres façons de me souhaiter bonne chance. Elle a seulement 16 ans, mais elle me dépasse déjà de quelques centimètres.
-« Alors Nabot prêt pour la course, pas trop stressé, Mr le futur champion. »
-« Tu déconnes, je suis gonflé à bloc, par contre papa… »
-« Laisse tomber », me répond-elle avec un sourire ressemblant de plus en plus à celui de notre mère, « ça va passer ».
-« Je t’avoue que je sais pas ce qui l’aura emmerdé le plus, que je sois gay ou que j’arrête la compétition pour devenir urgentiste ».
-« La compet, tu peux en être certain, même si se faire choper en pleine turlutte dans le garage n’était pas la meilleure idée du siècle. »
-« Que veux-tu, moi et l’odeur de l’huile de moteur, une grande histoire d’amour. »
-« Avec le chef mécano de ton frère ainé qui n’est d’autre que le meilleur ami de celui-ci. »
- « J’étais tendu, il l’était, on s’est rendu mutuellement service, Do s’en remettra, c’est pas ma faute s’il ne s’est jamais rendu compte que son best était gay comme un pinson. Enfin, fin de la discussion. Je dois aller aux photos, on se revoit après la course. »
Je la pris dans mes bras et lui déposa un baiser sur le front. Le soleil estival avait fait ressortir les taches de son qui parcourraient mon visage, rajoutant un air mutin à mon sourire professionnel dixit ma mère. Ma Suzuki m’attendait à sa place pour que je puisse poser à ses côtés, l’équipe de mon écurie me regarde, peut-être regrettent-ils la perte d’un de leurs poulains. Do, les avaient quitté il y a quelques années de cela pour signer chez Yamaha et il s’y plaisait pas mal. . Les photos terminées, je signai quelques programmes pour les supporters échangeant quelques mots avec eux, j’étais le grand favori. Après la course, mon père avait organisé une conférence de presse pour annoncer ma grande décision. Il semblerait que l’information n’avait pas fuité, les supporters me félicitaient pour mon entrée en GP, persuadé qu’il s’agissait de ce dont il était question. Comment les prévenir que dans la réalité, Dan Lawson Maslov, presque 18 ans, allait annoncer son retrait du monde des courses alors qu’il était promis à une belle carrière, à l’image de celle de son père et de son frère.
Le numéro 11 fut appelé à s’installer sur la prégrille pour démarrer le tour de reconnaissance. Le présentateur présentait mes résultats de saison, 9 victoires et 7 podiums, il me suffisait d’un podium pour être le champion pour la troisième année consécutive. Mais c’était la dernière, je voulais la gagner, je voulais partir avec panache, c’était mon jour de gloire avant de retomber dans un anonymat bienvenu. Je vivais mal cette pseudo popularité, les interviews et les blogs qui s’amusait à décortiquer la vie des pilotes. Ces connards m’avaient volé le choix de mon coming-out l’année dernière, même si cela faisait longtemps que je m’étais rendu compte que les poules de circuit ne m’intéressaient guère, j’aurais voulu avoir le choix de l’annoncer moi-même à ma famille au lieu de voir mon frère débarquer au diner dominical avec un article imprimé d’un quelconque blog, présentant une photo de mon ex et moi nous galochant au lycée.
Je démarrais pour le tour de reconnaissance, avant de me placer sur ma place de départ. Le réussir et enchaîner un bon premier virage est le meilleur moyen de bien se classer dès le début, partir trop tôt, amenait à une pénalité, partir en retard entrainait une difficulté supplémentaire. Je regardais rarement le feu, préférant me reposer sur mon ouïe. Lorsque le feu va passer au vert, les moteurs chantent une certaine mélodie sous l’impulsion des pilotes, la piste fait un peu plus de 6 km, les virages 2 et 7 sont les plus dangereux et l’on doit faire une trentaine de tours, garder une vitesse moyenne de 196/200 km/h, sur la majorité des tours pour éviter la fatigue. Je continue à me représenter mon parcours quand le départ fut donné, nous étions 3 en tête dès le début, seul le premier virage me donnait la chance de prendre la tête, cela allait être ardus, les virages larges n’étaient pas mon fort , je ne vous expliquerais pas tout ici, mais sachez que la moto ce n’est qu’une histoire de physique, je vous inviterai donc à être sérieux en cours. C’était le message de Dan Maslov, élève modèle.
20e tour, je sens ma roue vriller, je n’ai que 3 secondes d’avance sur le troisième et 1 seconde de retard sur le premier, je le connais bien celui-là, Joe Monray, on a commencé à peu près en même temps et il est juste derrière moi au classement. On peut dire que si quelqu’un veut gagner c’est lui, sans compter que mon élimination de cette course pourrait peut être lui permettre de gagner le championnat, il ne me ménage pas et enchaîne les attaques. Il avait même commencé avant la course lorsque la vieille lors des essais de qualification, celui-ci avait trouvé marrant de faire un superbe jeu de mots.
« Alors Maslov, t’es plutôt roux avant ou roux arrière »
Oui j’avoue, j’ai souri, car elle devait lui avoir demandé plusieurs heures de réflexions et un court circuit neuronal. J’avoue avoir l’impression que la course n’est qu’entre nous deux, les autres concurrents avaient-ils réellement une chance ? Il suffit que je lui passe devant et ce sera terminé, je suis meilleur sur ligne droite ou légèrement incurvée, lui réussit toujours ses virages. On débouche du virage 7 et une légère butte annonce la ligne droite en descente amenant à la ligne qui marquera la fin de ce tour. Profitant d’un moment d’inattention de Joe je me déporte légèrement sur la droite et envoie la sauce, je profite du fait que ma moto et moi sommes beaucoup plus légers que celle de Joe et Joe, sur la petite montée, si je réussis à le bloquer sur la descente il ne pourra prendre avantage de ce poids qui me manque. À trop réfléchir, je prends le risque de rater la manœuvre, mais c’est bien en première place que je passe la ligne. Je suis beaucoup trop concentré pour entendre la vague sonore venant du public.
Comme prévu, je réussis à maintenir la première place sur cette fin de course, ayant quelques frayeurs sur les deux derniers tours lorsque cet abruti a tenté le tout pour le tout, tentant de frôler ma roue arrière au risque de nous tuer tous les deux. J’ai du mal à comprendre cette compétition et le prix que lui donnent certains participants, chaque course est une bataille contre moi-même avant tout, je ne prends que rarement en compte mes adversaires. La ligne d’arrivée est passée, la foule explose et je ralentis jusqu’à pouvoir m’arrêter, je sens la sueur de mes cheveux coulait le long de ma nuque, et j’arrache mon casque dés que je peux. Ma sœur me saute dessus, tandis que mon père rayonne de fierté, je ne peux rien dire, mon père vit chaque course d’un de ses enfants comme si elle était la sienne, même celle de Daysie qui n’a jamais dépassé un niveau régional en cross. Je suis fils de motard, dans une famille de motard, et même si j’arrête je serais toujours un motard, c’est dans mon sang. Ma mère prétend souvent que le sang de la famille doit être du gasoil. Je suis monté sur ma première moto dès que j’ai pu me tenir droit, participer à ma première compétition à 6 ans, champion régional avant mes 10, carrière nationale dès mes 14 ans, mais le monde de la course m’aime contrairement à moi qui ne l’aimais pas. Monde vicié, pourri par l’argent et les résultats, j’adore me dépasser oh ça oui. J’allais avoir 18 ans dans moins de 2 mois et j’avais demandé à ce qu’on respecte mon libre arbitre. La remise de Prix, je pose fièrement sur ma première place, Joe est ma droite sur la seconde marche, je profite que toute l’équipe félicite le troisième pour me pencher vers les cheveux blonds mi- longs de mon adversaire cachant ses oreilles, pour lui susurrer de ma voix la plus suave.
-« Désolé j’ai oublié de te répondre hier, j’avoue préférer être le roux arrière de ta roue avant. »
Je prends plaisir à voir le mouvement de répulsion qui parcourt l’échine du blond, il sait qu’il ne peut faire de mouvement brusque sans attirer l’attention des médias. Mon sourire n’en est que plus bright, je me plie au reste des obligations que ma place de vainqueur induit, interview, photo avec les sponsors, etc. Je refuse de répondre à toutes questions sur la conférence à venir.
On finit par me laisser seul et je profite du dernier temps calme pour passer quelque temps avec ma fidèle partenaire, cette suzu qui est mienne depuis 3 ans, je sais que ce n’est qu’une machine, mais elle a été ma meilleure amie. Daysie vient me chercher il est l’heure, il faut que je me change, et me débarrasse de ma combinaison qui rejoindra les autres dans le placard de ma chambre. J’enfile un costume et tente de me coiffer. Il me reste 3 minutes avant de passer les portes du salon d’honneur. Mon père sert mon épaule dans sa main m’intimant le départ. Aujourd’hui j’ai mené ma dernière danse, aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie. Je prends la place devant le pupitre qui me paraît tellement massif, la foule devant moi est compacte et les éclairages m’empêche de réellement de reconnaître certaines têtes.
«Bonjour à tous et merci d’être venu à notre demande pour une grande annonce. Je m’appelle Dan Lawson Maslov, je suis le champion AMA superbike champion depuis 3 ans, je suis le fils du grand Dimitri Maslov et le frère du prometteur Dorian Agostini Maslov. J’ai 17 ans bientôt 18 et je me retire du monde de la course. Merci de respecter ma décision et mon intimité. Je vous remercie de m’avoir encouragé ces dernières années, vous aurez toujours une place dans mon cœur. »
Quelques années plus tard, Dan déménagea à New York pour entrer à l’université de Brooklyn afin de devenir urgentiste, son frère quant à lui était le dernier champion GP en titre et son vieil adversaire Joe était dans la même écurie que lui faisant ses premiers pas dans le monde des grands.
Dan avait laissé ses cheveux pousser, ne subissant plus la tyrannie du casque de course et peu de personnes le reconnaissait, il vivait enfin dans l’anonymat qu’il chérissait temps, quant à sa vie, ceci est une autre histoire.