Faisons connaissance...
Le monde est une vaste blague. Tout le monde vous le dira. Tout le monde vous dira que la religion est bien ancrée partout et que les autres croient en Dieu, contrairement à eux... Qui ne croient pas. Qui savent.
Dieu n'est qu'un concept pour faire passer la pilule du Néant après la mort. Ça rassure. Ça évite l'angoisse de l'éternité. Dieu est un anti dépresseur.
Le monde vous dira aussi que les autres croient par habitude ou par besoin de ne pas réfléchir. C'est vrai... C'est tellement rassurant de se conformer aux usages et à la doctrine. Ne pas penser, juste réagir selon un code établi et ne pas se préoccuper des conséquences. Après tout, nous en sommes à l’ère du prévisible, des moules sociaux, rien ne nous étonne vraiment.
Se marier entre 25 et 30 ans... Avoir son premier enfant au plus tard à 35 ans. Avoir sa maison à 50 ans maximum. Être carriériste, mettre les siens à l'abri, vivre à cent à l'heure, vivre...
Non. Le monde ne vit plus, il planifie sa mort. C'est ça le monde: Une vaste cage ou les cobayes doivent réagir selon certains stimuli et ne pas s'en écarter pour ne pas perturber l'expérience. Un monde magnifique de prévisibilité sauf que... la nature ne fait pas partie de ces prévisions. Un volcan éclate? Le monde entier s'arrête de voler. Un tremblement de terre sur une zone à risque? Diable, mais comment n'avons-nous pas prévu ça?? Peut-être parce que la nature se moque bien que nous soyons à ce point amoureux du prévisible et qu'elle n'est que chaos.
Allons. En plus d'être effroyablement prévisibles, nous sommes devenus d'un cynisme sans nom. Rien, dans les tréfonds de la nature humaine ne nous perturbe vraiment. Quand nous laissons échapper un cri d'horreur, un spasme d'angoisse ou une larme de compassion, ne nous y trompons pas. C'est la surprise qui nous a saisis et nous réagissons de la manière la plus approprié. Franchement, dans l'intimité, les gens n'ont qu'une réaction. L'indifférence. Qui cela a touché de savoir que des milliers d'haïtiens étaient morts, blessés, sans abris? A part les Haïtiens... Personne. Ce n'est qu'une compassion de commande. On envoie aux déshérités, aux pauvres, aux malades... par simple peur de ce que diront la voisine, le boucher et le curé si on ne le fait pas. Mais qui, véritablement aiderait un SDF? Qui...?
Il suffit. Ce monde est d'une laideur que les mots n'expriment plus assez la force. Inutile de s'étendre d'avantage.
Il suffit de se rappeler que dans ce monde laid se tapissent des choses encore plus laides. Le monde est devenu comme ça. L'écrin de scories de perles d'horreurs. Pourtant... il existait quelques reliquats, non pas de perfection, car la perfection, concept imbécile, n'existe qu'en mathématiques, mais de gens qui se rehaussent au dessus de tous les zombies pressés de ce monde. Parmi ces quelques élus, qu'on regardait en règle générale avec le mépris que méritait l'anormalité, il s'en trouvait des rares, bénis d'entre les bénis qui recueillaient tous les suffrages... ou presque. Il se trouve toujours des gens qui ne supportent guère la totalité de l'existence.
De l'avis de tous ceux qui ont pu le connaître avant, Vince était beau. Pas de cette beauté glaciale sur laquelle on se retourne, on rêve un peu et qu'on oublie dans un retour de nuque désabusé, pas non plus de cette beauté si parfaite dans son écho des modes et des standards, dont on se dit que c'est trop beau pour ne pas être refait quand on ne suppose pas carrément l'indigence d'esprit compensée par le triomphe du silicone, Sic Transit Gloria Mundi.
Non, Vince était beau, mais d'une beauté toute personnelle qui se mariait mal avec la mode de son temps. L'eut-il voulu qu'il aurait paru quelconque dans les parures et les coiffures de son siècle. Vince se contentait donc de la même garde-robe, peut-être enrichie par temps froid d'un manteau long de laine noire et d'une écharpe assortie, composée de jeans à la couleur sombre, de T-shirts blancs et de pulls noirs. Tout autre vêtement le rendait empesé et emprunté comme une nonne à sa prise de voile. Lors de sa remise de diplômes, la toge lui allait si mal que le principal dut s'y reprendre à deux fois pour le reconnaître. Mais c'était entièrement nu que Vince donnait toute la mesure de son être. Chacune des personnes l'ayant surpris dans le plus simple appareil n'avait pu se départir d'un instant de pure admiration, qu'ils aient ou non du goût pour la gente masculine, que sa tournure générale fusse le genre de l'admirateur ou bien son contraire. Un seul soupir de vénération venait, unanime. Ceci dit, contrairement à ces beautés que l'on admire, que l'on sublime, que l'on force parfois, Vince ne créait pas autour de lui cette barrière qui le gardait presque à l'abri des autres. Il attirait, mais aucun mouvement de répulsion, dû au dépit, ne suivait. On ne le divinisait pas. Il était humain, si humain qu'on le voyait comme un petit-fils, un fils, un frère, un amant, un mari, un père, mais jamais il ne faisait l'impression de ces Stars dont on s'arrache les rebuts par pure adoration. Il était accessible. De ce fait, il conservait une accessibilité d'une totale neutralité envers ceux qui lui plaisait. Comme il était bisexuel et d'une ouverture d'esprit sans précédent, il ne manquait jamais de compagnie. Il en avait même un peu trop. Le luxe pour Vince était de pouvoir dormir seul et de manger ce que lui avait cuisiné à l'heure qui lui plaisait. Sur une année, il pouvait s'en tirer à trois nuits seul. Mais la plupart du temps, il partageait son lit avec une autre personne, voire plusieurs.
Une autre part de son aura venait du fait qu'il était amoureux de l'amour et hédoniste. Il pouvait disserter pendant des heures de la nécessité du libertinage et il était son meilleur exemple. On l'aimait.
Quelques dissonances dans le concert des louanges. Vince était le père de trois enfants. Trois mères différentes, bien sur, ils étaient tout les trois nés dans un intervalle d'un an. Le premier était le fruit d'une volonté de femme car Sandra, à 35 ans, désespérait de ne jamais trouver avec qui faire une famille. Ils ne s'aimaient pas au sens romantique du terme mais avaient une profonde estime l'un pour l'autre. Vince accepta d'être le donneur et Sandra accoucha d'une petite fille, neuf mois plus tard. Entre temps, il avait été pris pour cible par deux demoiselles bien plus possessives que ses amants et maitresses ordinaires. Elles le voulaient exclusivement et s'imaginèrent l'enchaîner avec un enfant, car il était proverbial que Vince les aimait. S'ensuivit une bataille juridique qui dura longtemps et dont les seuls victimes furent les bouts de chou. Les voyant aussi malheureux d'être l'enjeu d'un sordide fait divers, Vince aurait bien cédé, mais aucune des deux ne voulurent le céder à l'autre. Vince resta donc célibataire, obligé de grimper aux murs pour voir ses enfants, de préférence sans être vu. Son plus grand désespoir était de ne pas pouvoir les élever et ainsi échapper à sa horde d'amants. Nul n'aurait trouvé à redire à ce comportement de bon père, si ce n'est que sa vie dissolue l'empêchait de même émettre l'idée d'une action en justice. Il devait donc se contenter d'envoyer à chacune une pension alimentaire officieuse en espérant qu'elles l'utiliseraient pour ses chéris et non pour elles.
Dans sa vie professionnelle, Vince avait eu de la chance. Propulsé GM technique sur un célèbre MMORPG, il réglait les soucis avec une certaine habilité. Du fait qu'il travaillait chez lui, il n'avait pas les soucis du monde des bureaux, monde qu'il avait expérimenté dans ses débuts et qui lui avait laissé un goût amer. Il faut dire qu'être l'amant de deux de ses chefs n'était pas la meilleure idée qu'il eut pu avoir. Il en convenait.
Vince avait 27 ans. Une semaine après son anniversaire, il mourrait.
L'eut-il su qu'il en aurait été prématurément déprimé et incapable de jouir de cette dernière semaine comme il l'avait toujours fait. De son propre aveu, il préférait une mort rapide et sans raison. Sans même savoir ce qui lui arriverait. Non pas que Vince eut peur de la Mort, mais il ne s'estimait pas lui-même assez fort pour supporter le poids de la fin imminente, ni pour composer la chronique d'une mort annoncé. D'autres le feraient bien mieux.
Mais pourquoi une semaine? Parce que une semaine avant sa mort, sa beauté particulière avait attiré le regard d'un prédateur particulier qui n'entendait pas le laisser aux autres. Si les Humains entouraient Vince de cette admiration débonnaire, il faut se souvenir que ce prédateur là n'avait plus rien d'humain. Il l'avait vu dans un bar privé que Vince avait choisi pour célébrer son anniversaire. Plus d'ailleurs une raison de faire la fête que d'apporter une quelconque célébration au fait d'avoir passé douze mois de plus. Mais Vince était comme ça, toujours à trouver une raison de faire la fête. Eut-il acheté un nouveau PC, une nouvelle voiture, un nouveau pantalon qu’il aurait immédiatement appelé tous ses amis pour qu’ils se retrouvent et fêtent dignement le non-évènement. Mais ce soir-là, parmi la foule d’admirateurs et par-dessus l’immense gâteau garni de crème ou trônaient vingt sept petites bougies, un regard ne le lâchait plus. C'eût été habituel si ce regard n’était pas celui d’un parfait inconnu dont notre regard n’imprime même pas le visage et si ce regard n’était entremêlé d’une faim dévorante comme seuls les dévoreurs de chair humaine peuvent avoir.
Personne n’avait su qu’il était là, pas même le principal intéressé qui avait décidé de partir tôt à cause du travail. Malgré les vives protestations de son entourage, il avait réussi à grappiller cette nuit, seul et solitaire. Le pied.
Le monstre avait suivi, de loin… Sachant pertinemment où sa proie se rendait, et ce ne fut que lorsque Vince descendit de sa moto qu’il lui apparut. Chose étrange : Vince n’avait pas protesté, n’avait pas eu le moindre mouvement de fuite ou de défense. Le jeune homme avait laissé tomber ses clefs et son casque, comme tout ce qui le rattachait à la vie.
Il disparut.
Et malgré tous les efforts de la Police pour le retrouver, alertée par les voisins qui avaient vu le casque et les clefs sur le sol du parking, on n’en retrouva pas la moindre trace.
Victor Drake avait donné sa démission de la banque dans laquelle il travaillait. Motifs: Raisons familiales. Le patron, gros poussah semblable à l’image que se l'on fait du capitaliste le regarda partir avec inquiétude. Victor avait réalisé la moitié des actifs de la société avec autant d'émotions qu'un boucher désossant un gigot. C'était un excellent trader qui partait et le patron n'avait pas trouvé de raisons de le retenir, même un doublement de ses primes pour deux ans. Il n'aurait jamais cru que Victor, après avoir organisé sans le moindre remords la faillite de trois entreprises et le suicide de huit traders concurrents, puisse avoir une seule fibre familiale. Même en venant dans son bureau, Victor avait gardé son masque d'efficacité sans sentiments et ne l'avait jamais quitté. Un instant, On avait envisagé le changement d'entreprise... Mais c'était si facile de vérifier qu'un Trader expérimenté comme Victor n'aurait pas inventé une excuse pareille. On avait proposé le pot de départ. Victor avait refusé et dix minutes après avoir donné sa lettre de démission, il finissait le ménage dans son bureau et partait sans un regard pour les collègues, son carton sous le bras.
Il était 22H. Aucun membre de la Continental Trademart ne le revit jamais.
Victor Drake faisait partie de ces Traders de nuit, spécialiste des marchés étrangers, surtout Japonais et français. Aurait-il été Japonais ou français, il aurait été spécialiste des marchés américains. Victor Drake était un oiseau de nuit et ne vivait que la nuit. Non par goût mais par nécessité. Sa peau, son sang et sa chair refusait le soleil avec une telle violence que la flamme anesthésiait vite la douleur et la cendre achevait un processus millénaire mais qui prenait quelques secondes là où un être humain mettait des années à retrouver la poussière originelle. Victor était un vampire. La nuit était sa compagne et son amante. Jamais, il ne la trahissait et ne vivait que par elle. A minuit, il arriva à l'appartement qu'il avait acheté quelques vingt ans auparavant et hérité il y a deux ans d'un hypothétique oncle et commença à emballer les derniers cartons. Il aurait pu vivre encore des années dans ce duplex tapageur mais son devoir le forçait à la clandestinité pendant quelques temps. La clandestinité et la mobilité. Ses trois enfants logeaient par monts et par vaux ou plutôt, et Victor le déplorait, au gré de leurs victimes. Ils s'intitulaient eux-mêmes les Vagabonds Magnifiques ou les Vagabonds Rois, et malgré les incessantes remises à l'ordre de Victor, jamais ils ne voulurent changer d'état. Pour Victor, c'était le comble de l'imbécilité que de s'installer quelques nuits dans le logis d'une victime saignée et morte. A croire que ces fous aimaient l'odeur de la chair en putréfaction et le fait de vivre à la cloche. Parmi les Vampires, Victor était considéré comme un écureuil, la prévoyance même, et il avait enfanté trois cigales. Le Déshonneur.
Chargeant sa troisième voiture, une simple berline, Victor songea à sa prochaine destination: San Francisco. Lui qui était un New-Yorkais convaincu depuis le début du siècle dernier n'avait vu San Francisco que trois fois. Et il n'avait jamais été convaincu. Tout comme par Los Angeles, d'ailleurs. Il y avait dans ces deux villes une luxure et une déchéance qui n'était pas délité dans une classe sans borne comme seule New York pouvait produire. Ou Paris... Enfin, les Grandes Capitales du monde civilisé en somme. San Francisco était juste une grande ville trop vite grandie, trop immense pour donner le sentiment d'une communauté, rien qu'une ville de touristes et de travailleurs de l'ouest. Las Vegas était bien pire. Las Vegas était inhumaine et avalait ceux qui restaient trop longtemps en ne recrachant que les os. Et Las Vegas avait toujours faim. Victor Drake y était resté deux nuits, le temps de prendre contact avec le Maître de la Ville, qui en était le reflet exact, d'ailleurs, et le temps de comprendre qu'il ne serait jamais à sa place dans ce panier de crabes. Malheureusement la traque de son cadet le forçait à passer au moins une nuit à Las Vegas. Rien que pour ça, Victor le ferait souffrir un peu plus.
En partant de son appartement, il avait ouvert le gaz en grand et placé le cadavre d'un jeune homme dans son lit. A la première sonnerie de téléphone ou de sonnette, tout exploserait. Victor Drake disparaitrait et il reprendrait son vrai nom pour le temps du voyage avant de se refaire une identité viable... Cette fois-ci, il serait simple rentier, philanthrope... Un petit séjour à la Barbade, le temps de se faire connaître et il repartirait pour New York vers l'appartement au sud de Central Park qu'il avait repéré. De toute façon, il trouvait assommant de devoir se faire passer pour un jeune loup de la finance. Ce monde qui l'avait séduit au début des années 80, il en avait fait le tour. Plusieurs fois, même. De ce fait, il était devenu le conseiller financier du Monde de la Nuit, mais il avait prévenu que pendant quelques temps, ses conseils ne serviraient à rien. Il était en vacances, ou plutôt parti en congé pour raisons familiales. Dans le Monde de la Nuit, on savait ce que ça signifiait et on ne l'importunait pas. Prenant son carnet d'adresses, il démarra dans la nuit, ne se retournant qu'une fois sur sa vie passée. Il ne regrettait pas le travail... mais l'appartement si. Et ses quelques connaissances humaines.
Tant pis.
Sur le trajet, il appela les secrétariats de chaque Maitre de Ville pour lui signifier son passage et demander la permission de se nourrir pour une nuit. En règle générale, ça ne posait aucun problème. Les Maitres toléraient les vampires de passage et Victor était un vampire de passage apprécié. Sa bonne réputation lui ouvrait beaucoup de portes. Sa puissance aussi. Car Victor était l'un des rares vampires sans lien à être aussi puissant qu'un maitre de Ville. Certains le craignaient comme un potentiel rival, d'autres appréciaient son passage, comme un regain de popularité. Victor s'en satisfaisait.
Une auto-stoppeuse le rejoignit vers 2 heures du matin. Elle était bavarde et empestait l'alcool, d'où sa présence sur la route à cette heure là... Et il la fit taire une heure plus tard en la vidant totalement. Il détestait boire quelqu'un d'alcoolisé, mais nécessite fait loi. Pendant le reste de la nuit, il se sentit vaseux et embrumé. Normalement, il enseignait à ses enfants de ne jamais boire quelqu'un de drogué ou ivre. Les conséquences étaient parfois fatales. Mais là, il avait trop faim pour ne pas sauter sur l'occasion et il était trop vieux pour ne pas savoir comment vivre avec un peu trop d'alcool dans le sang. Il fallait juste éviter de rouler trop vite pour ne pas alerter la police et se concentrer un peu.
Alors que le soleil allait se lever d'ici une petite heure, il s'arrêta dans un motel miteux à la décoration improbable, dans lequel il paya en liquide. De toute façon, le gérant, un quadragénaire imbibé jusqu'à la moelle ne le reconnaitrait pas quand il partirait, dés le soir. Victor se coupa les cheveux en brosse plutôt courte, rasa la moustache et le bouc du Trader prédateur et prêt à tout et sortit de son sac une tenue plus passe partout, un Jean noir et une chemise vert pâle. Il était devenu monsieur tout le monde pour 500 kilomètres. Après... Il verrait. Il était bien temps de faire des courses. Il s'arrêta pendant une dizaine de minutes pour prendre le pouls de son environnement et choisir son repas du soir. Deux familles. L'une avait un enfant en bas âge et dormait déjà d'un sommeil lourd et apaisant. Il entra quelques secondes dans les rêves de l'épouse et y vit des choses très banales. Dans les rêves de l'époux, c'était moins banal... Et troublant de voir qu'il faisait l'amour à un autre homme. Mais il y avait un reliquat de honte, alors Victor n'insista pas. L'autre famille ne dormait pas. Le père criait des insanités contre la fille ainée et la mère pleurait dans son coin. Victor n'avait même pas besoin d'étendre sa compréhension pour l'entendre, mais comme il était saoul, il était difficile de savoir les raisons de cette engueulade. Sans doute la crise d'adolescence de la demoiselle. Un couple. Adultère... tous les deux. Le pire était qu'ils ne pensaient pas à l'autre, pourtant tendrement enlacés après une nuit d'ébats, mais encore à d'autres personnes avec qui avoir des ébats fabuleux et tout oublier du conjoint pour quelques heures. Victor sourit. Ces deux là ne manqueraient à personne et il était facile de leur insuffler l'envie de dormir toute la journée et de l'attendre.
Il s'installa dans la baignoire, emmitouflé dans une couverture et s'endormit du sommeil du mort, assuré de passer une journée au calme.