Chapitre 9: La plus belle Comédie du monde.
Je n’étais jamais allé à la Nouvelle-Orléans avant cette mission. Peut-être que j’aurais aimé cette ville en tant qu’humain mais mes sens croisés de loup et de vampire me l’ont vite rendue détestable, par endroit. Soyons honnêtes, la ville est magnifique, les gens adorables mais la magie avait des relents détestables. Dans la voiture que conduisait Simon pour nous, laissant les frères et Allegro avec le camion, Azul m’avait expliqué que la nécromancie et le vaudou avait plusieurs branches dont certaines étaient particulièrement nauséabondes. L’association libre des magiciens, qui avait vu le jour après la Grande Révélation, avait comme règle stricte de ne pas encourager les « pratiques dégradantes et barbares qui dénaturent la magie ». Malheureusement, l’ ALM ayant autant de capacité répressive que la ménagère de moins de cinquante sur la politique écologique du Qatar, l’association se contentait d’être un gage de qualité. Malheureusement, comme le coût de l’adhésion annuelle était élevé, peu de mages pouvaient réellement obtenir le label ALM. Azul ne l’avait jamais eu, le Cercle trouvant l’ALM ridicule et Seconde Chance, la boite de réanimation pour laquelle elle travaillait, n’ayant jamais eu l’intention de la payer à ses employés.
Nous nous sommes donc installés dans la maison de Charles qui allait devenir mon palais. Fort heureusement, c’était loin, très loin, d’être un taudis. Elle était sur trois étages avec une cour intérieure et sa propre fontaine en marbre, les chambres étaient gigantesques et chacune avait sa salle de bains. La cuisine aurait pu contenir mon premier appartement et nous avions le luxe d’avoir une salle de reception qui pouvait aussi servir de salle de bal et un boudoir… que j’ai transformé en salle télé et informatique parce que faudrait pas déconner non plus. A la distribution des chambres, on m’a évidement donné la plus grande, malgré mes supplications et ma mine de chat battu et le soir de notre arrivée, nous nous sommes installés dans la cuisine avec une sacrée collection de plats à emporter.
- Madame, messieurs, commença Simon en soulevant sa bière. Votre attention s’il vous plait.
Nous avons tous posé couverts et verres sauf moi qui ait profité du silence et que les autres regardaient mon servant de chasse pour piquer les boulettes de viande et m’empiffrer.
- Maintenant que nous avons un moment de calme, il va falloir décider de nos rôles respectifs. Pour des raisons évidentes, Vince, tu seras le Maitre aspirant et ce n’est pas négociable.
- Chiottes. Ais-je marmonné.
- Je redeviens Servant de Chasse, pour mon plus grand plaisir, la Cour Couchante sera composée d’Ash et d’Allegro.
- Je prends le rôle du bourreau ! S’est exclamé Ash en levant la main.
Allegro a commencé à bouder.
- Eh, mais je voulais le prendre ce poste-là…
- Pas assez rapide, petit scarabée. Contente-toi de faire la potiche.
- Mais…
- Tu as la gueule pour ça. Moi non. Alors soit beau et tais-toi.
- Quelqu’un peut m’expliquer cette histoire de bourreau et de potiche ? ais-je demandé après avoir descendu ma propre bière.
- Bourreau, c’est que tu faisais pour Victor à Toulouse. Potiche, c’est un nom assez insultant pour les Couchants qui font autre chose que de se battre. M’expliqua Dom à mi-voix.
- Et ils servent à quoi, s’ils ne se battent pas ?
- Ils font tout le reste.
Après deux heures de discussion épique, les fonctions d’une cour classique furent distribuées. Malgré le fait qu’Azul soit la seule femme parmi nous, elle ne devint pas ma supposée compagne. Ash et Simon pensait que si ce rôle restait vacant, j’aurais plus de facilité à nouer des contacts et à laisser de l’espoir pour pas mal de monde, surtout les sorcières. Le Cercle aurait sans doute l’envie de me contrôler par le biais d’une maitresse et je me demandais quelles seraient les candidates.
Pour faire monter la pression, car la rumeur se propageait déjà de ma venue en ville, nous n’avons pas bougé pendant plusieurs jours, mettant ce temps à profit pour refaire ma garde-robe. Je m’en serais bien passé… Néanmoins, la Sonatine qui prenait parfois possession d’Allegro n’avait jamais autant couru les magasins. Azul avait réussi à le, ou plutôt la, convaincre de ne pas s’attarder sur sa propre penderie mais sur celles des personnes qui n’avaient pas permission de sortir… afin de tous nous harmoniser. C’était à la fois une très bonne et une très mauvaise idée. La collection vert d’eau par exemple, magnifiquement portée par Azul, elle donnait aux hommes une teinte verdâtre. Nous avons donc demandé à Sonatine de se calmer un peu sur l’harmonisation des couleurs et plus sur le thème. Cela dit, la collection Gris anthracite nous donnait à tous une classe folle.
Une semaine d’interdiction de sortie et j’ai du réviser mon manuel à l’usage des aspirants maitres de Ville avec Simon comme répétiteur et Charles comme tuteur au téléphone. Plaignez-moi, vaste monde, je souffre ! Atrocement ! Faites-moi un câlin… Quoiqu’il en soit, Charles et Simon se sont mis d’accord sur le rôle que j’allais jouer, à savoir le fils de Sigur. J’ai eu comme une sensation de pure chute libre à l’énoncé du dramatis persona. J’avais beau être véritablement être le fils de Victor, par le fait que j’avais dévoré l’un de ses fils et qu’il ne restait que moi et Clara en directe ligne et en première génération, je ne me sentais pas capable d’être l’Héritier. C’est tout un boulot d’être un splendide salopard, c’est un subtil dosage entre le mépris le plus total et une indifférence glacée, le tout parsemé d’un humour noir à la limite du morbide. C’est pouvoir assassiner quelqu’un d’une parole mais faire en sorte que personne n’ait vu le coup avant que la curée ne soit lancée et que tout le monde ait dépecé le malheureux avec les dents. Victor avait eu des siècles pour incarner et perfectionner ce personnage jusqu’à ce qu’il devienne une part de lui-même. Moi j’avais une semaine pour m’en fabriquer un.
Et puis vint le moment tant attendu et tant redouté de la première sortie. Nous avions fait classique et c’était donc une soirée au Donjon, le bar à vampires le plus célèbre de la Louisiane, et ce, avant même la Grande Révélation. Les vampires n’y allaient pas souvent avant mais depuis, les V.R.P. en faisaient leur point de chute quand ils venaient ici. C’était tellement cliché que j’avais envie de vomir… Alors, attention, le cliché ne me dérange pas toujours mais il se trouve que celui du vampire, créature damnée de la Nuit, me donne des boutons, c’est viscéral. A croire que les humains et que les autres surnaturels ne nous voient qu’habillés de couleurs sombres, la mine compassée et se lamentant intérieurement sur le destin qui a fait de nous des maudits… Je me suis retenu mais j’aurais bien voulu redécorer toute la salle en rose bonbon avec des licornes qui bondissent au-dessus d’arc-en-ciel. Je me suis retenu parce que le personnage du Maitre de la Nouvelle-Orléans ne l’aurait pas fait mais, Bon Dieu, comme j’avais envie de crever cette carapace pour instaurer le règne du sucre conquérant.
Vue la mine désapprobatrice de Simon, je n’avais pas eu le droit, ce soir, de faire n’importe quoi, même si notre arrivée nous a déjà fait gagner pas mal de points. Un vampire de passage qui arrive ? C’est normal. Deux, ça reste encore acceptable et on peut se dire que ces deux-là ont juste envie de s’amuser un peu en jouant le rôle de fantasmes pour fan de quenottes. Par contre, trois vampires, une sorcière, un loup-garou qui fait office de servant de chasse et un autre qui fait office de servant de cour… Comment dire… il était évident pour tout le monde que nous n’étions pas là de passage et comme personne n’avait été prévenu de la visite d’un Levant-Diplomate et du reste de sa délégation, il était clair que nous prenions possession des lieux. D’un simple coup d’œil, Ash a libéré une table à l’écart dans une alcôve, suffisamment grande pour nous accueillir tous, surtout que je devais occuper tout seul la banquette du fond. Louveteau s’est senti déçu et je dois dire que les avoir tous contre moi m’aurait largement plus plu que la froideur du similicuir rouge de ma banquette. Résultat des courses, j’arborais une mine vaguement ennuyée et légèrement en colère, ce qui comblait d’aise mon équipe, dont Allegro, promu porte-parole pour l’occasion qui me glissa à l’oreille que j’étais juste terrifiant et que c’était parfait. J’aurais volontiers échangé ma tête de tueur contre ma tête entre les seins d’Azul…
Notre première visite fut celle d’un vampire. Celui-ci n’ayant aucune cour officielle, il savait que sa présence risquait de poser problème. Manifestement, il n’avait aucune envie de changer de domicile, sinon, il n’aurait jamais accepté de se présenter à moi pour me rendre hommage et m’assurer de sa loyauté. Il était bien plus vieux que moi mais sans doute pas autant que Ash ou Dom, les yeux vert, les cheveux noirs et une voix si douce que, tout métamorphe que je sois avec une ouïe exceptionnelle, je devais me pencher pour l’entendre. Joli garçon si on les aimait un peu trop mince et à peine la vingtaine quand on l’avait transformé. Louveteau le regarda attentivement à travers mes yeux et me murmura que ce vampire n’était ni effrayé ni en colère, plutôt respectueux et qu’il portait en lui un sacré arriéré de mélancolie. Par envie de ne pas enfoncer d’avantage un compagnon de dépression, j’ai accepté de le recevoir.
- Ton nom ?
- Sokol, votre Grâce.
Après avoir été sermonné de longues semaines, je savais que le titre honorifique qu’on donnait au Maitre de la Ville définissait le rang du vampire qui s’adressait à lui. « Maitre » était réservé aux couchants les plus proches et ceux, moins appelés que leurs congénères, devaient rajouter « Noble » avant, les Levants utilisaient « Excellence » et les Vulgates, « votre Grâce ». Pourtant, je ne voyais pas ce vampire, aussi vieux, avoir été un vulgate plus longtemps que quelques années.
- Est-ce là tout ce que tu veux ?
- Juste la permission de pouvoir vivre ici encore quelques années, puis je partirais avec votre accord et contre la rétribution que vous estimerez nécessaire.
Je devais vraiment me pencher pour l’entendre et j’étais loin d’être le seul. Manifestement Azul et Allegro avait renoncé et s’étaient rencognés sur leur siège mais mes deux loups et mon pyromane se penchaient de plus en plus en essayant de capter un mot sur trois et de combler les vides.
- Juste quelques années ?
- Je ne suis ici que depuis quelques années et j’ai toujours du mal à me transplanter. Cela dit, je ne vous causerais aucun problème et serais toujours très obéissant.
Avant que je n’ai pu lui signifier son congé avec une moue méprisante et un geste de la main, une femme s’est posté devant nous, éclipsant même le vampire. Elle devait être dans la trentaine, ayant perdu tous les attraits de l’extrême jeunesse mais ayant gagné au change la séduction d’une rose au parfum capiteux et aux pétales flamboyants. Elle était magnifique et me fit penser à la Secrétaire du Diable, Julia… Je l’ai donc détestée immédiatement. Elle respirait lentement et profondément, de manière à ce que sa poitrine, très agréable à l’œil au demeurant, soit mise en valeur. De tous les hommes présents, seul Dom ne semblait pas se rendre compte de ce mouvement de balancier.
- Voici donc le nouveau Maître vampire… Commença-t-elle avec une voix de gorge un peu rauque.
- La place était vacante depuis trop longtemps. Pourquoi ne pas en profiter ?
- En effet. Sachez que le Cercle du Vieux Carré vous souhaite la bienvenue à la Nouvelle-Orléans.
J’ai souri de toutes mes dents. Pour les vampires, ça ne porte pas à conséquences mais pour les loups, c’est une menace assez terrible.
- Comme c’est aimable à vous. C’est toujours un plaisir d’être salué par les natifs de ma Ville.
J’avais fait exprès de parler très bas pour que tout ne soit pas parfaitement compréhensible afin de savoir ce qu’elle avait décidé d’entendre de mes paroles. Vu son sourire satisfait et arrogant, il était évident qu’elle avait cru à un compliment alors que je ne souhaitais que les mépriser. Derrière elle, Sokol baissa les yeux avec un petit sourire narquois et je révisais mon jugement sur ce vampire.
- Alors, puisque vous semblez vouloir rester pour longtemps, il va falloir que nous vous invitions au festival.
- J’essaierais de me libérer pour y assister, alors.
Simon frappa deux fois de l’ongle du petit doigt pour me signifier que j’y allais un peu fort. Cela dit, je devais malgré tout être trop subtil pour elle puisqu’elle ne remarqua pas un seul instant que je me foutais d’elle. Avec un mouvement de tête et une inclinaison du buste qui découvrait d’avantage son décolleté, elle prit congé sans me dire son nom. Je me tournais vers Azul mais lui demandait du regard d’attendre qu’elle soit hors de vue pour répondre à la question que j’allais poser. Quand je fus assuré, y compris par le biais de Louveteau qui scrutait la salle pour en voir chaque surnaturel. Aucun n’avait l’attention braquée sur moi, ce qui était une bonne chose.
- Qui était-ce ?
- Euh… Moreau, je crois… Je ne la connais pas bien. M’informa Azul.
- Annabelle Moreau. Murmura Sokol. Elle est la porte-parole du Cercle.
- Ce n’est plus Christine Jansen ? Demanda ma nécromancienne.
- Morte. L’année dernière. Suite à une campagne des plus féroces, elle a été nommée au Cercle intérieure puis comme porte-parole des sorcières de la Nouvelle-Orléans.
- Merde… marmonna Azul. Christine était une amie… et elle avait à peine quarante ans.
- Cancer du pancréas. Foudroyant. La pauvre Christine a été emporté en l’espace de trois mois.
J’ai jeté un regard surpris à Azul. Je savais que certains cancers étaient particulièrement rapide mais je ne voyais pas une sorcière mourir d’un cancer alors qu’elle avait à sa disposition un troupeau de magiciennes, dont certaines forcément versés en magie de guérison. Azul me confirma d’un hochement de tête que c’était très suspect.
- Manifestement, la maladie a été plus forte que la magie…
Sokol ne fut pas dupe un seul instant et partagea avec moi un sourire de connivence.
- Soyez un garçon obéissant, Sokol, et dites-moi tout ce que vous savez sur le Cercle.
- Je sais juste que le Cercle a subi de grands changements et qu’il s’est d’avantage radicalisé. Pour le moment, le Cercle est obnubilé par le prochain festival.
- Guère étonnant, intervint Azul, c’est à ce moment-là qu’elles renouvellent leur pouvoir pour l’année.
- Sauf que nous approchons de la Syzygie de Vénus.
- Évidement…
Sans que je le demande, Allegro s’était collé à moi dans un câlin étrange plus proche de celui d’un animal de compagnie que de celui d’un amant. J’ignorais si c’était Sonatine ou Allegro qui jouait son rôle. D’une voix qui évoquait un chat qui se réveille doucement de sa sieste, il demanda :
- Et c’est quoi la Syzygie de Vénus ?
- Je l’ignore. Murmura Sokol.
- Moi si. C’est le moment où Vénus, la Lune et la Terre sont alignées dans le même axe. Le Cercle estime que c’est le moment où l’Amour et la Mort sont réunis. J’avais vaguement entendu parler de ce rituel lors de mes études… La sorcière Vaudou qui mène ce rituel est sensé acquérir un très grand pouvoir mais il est très complexe à réaliser.
- Merveilleux. Ais-je grogné. Dans quoi nous sommes-nous engagés ?
- Dans un beau bordel. A répondu Ash malgré le regard désapprobateur de son frère.
J’ai passé mon bras autour des épaules d’Allegro et j’ai commencé à lui caresser les cheveux pour le faire ronronner. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien, mais avoir l’assassin vampire ronronner de plaisir tout contre moi m’apaisait, sans que je sache vraiment comment c’était possible.
- Sokol… Je suis content de votre obéissance. Cela dit, je m’interroge sur votre accent français alors que vous portez un nom polonais.
- Je suis français, Votre Grâce, mais la femme qui m’a transformé ne l’était pas. C’est elle qui m’a donné ce nom.
- Je n’aime pas la manière dont vous m’appelez.
Il a perdu instantanément son sourire, pensant que je lui montrais la sortie, mais il se détendit immédiatement. J’ignorais comment il savait mais je continuais malgré tout.
- Vous m’appellerez donc Excellence.
- Ce sera un honneur, Excellence.
- Et vous pourrez partir dans quelques années.
- Merci, Excellence.
- Nous nous verrons demain chez moi. Et allez vous nourrir, Bon Dieu, vous crevez la dalle.
Sokol hocha la tête et fit une révérence simple avant de reculer dans la foule du club. Ash s’est laissé aller en arrière et a soupiré.
- Quoi ? ais-je dit, bien conscient qu’il m’imitait dans mes mauvais jours.
- De un, merci de nous avoir consulté. De deux, c’est un Ménorath.
Je connaissais bien évidement la lignée des Menorath, sans doute parce que leur Grand Prédateur n’était pas un de mes amis. Pas un ennemi non plus, mais nous manquions singulièrement d’atomes crochus. Si les Sieg maitrisaient leur sang, les Atra, leurs ombres, les Ménorath maitrisaient leur esprit et pouvait l’étendre en dehors de leur crâne : télékinésie, suggestion et même télépathie. Cependant, les Ménorath vivaient toujours dans leurs propres cours avec un Maitre Ménorath, laissant uniquement la Vulgate aux autres lignées. Les Ménorath étaient proverbialement très liés entre eux, aussi étais-je très étonné d’en voir un seul dans une ville notoirement sans vampires et qui était le Fief d’une ville Sieg.
Et puis, Louveteau l’aimait bien et j’avais confiance en son jugement.
- De un, je suis sensé prendre mes décisions tout seul mais je te remercie d’avoir des soupçons à ma place, prouvant que tu es excellent à ta place. De deux, il est peut-être temps d’avoir quelqu’un qui connaisse les derniers rebondissements de la politique de cette ville. Celui-là fera l’affaire. De trois, rien ne t’interdit de le faire suivre.
Je ponctuais ma dernière phrase d’un mouvement de tête vers Allegro qui ronronna plus fort à l’idée de refaire l’assassin.
- Ça me va.
- Simon et Dom, dés demain, vous commencez à vous mêler à la foule. Tout en protégeant Azul, bien sur.
Les deux acquiescèrent.
- Quant à toi, Petit Chat, je veux les adresses de ces sorcières et quatre façons d’y rentrer pour chacune. Tu peux me faire ça ?
- Tant que tu me couvres de mots doux, je pourrais ramener la lune pour toi.
- N’en fais pas trop, mon Chat. Je dois quand même laisser de l’espoir, je te rappelle.
- Ais-je le droit de me montrer un peu jaloux ?
- Elles apprécieront la conquête s’il y a un véritable adversaire. Évite simplement d’en mourir.
Il se serra d’avantage contre moi avec un petit rire. Il ne doutait pas un seul instant qu’il aurait le dessus sur ces malheureuses et moi non plus. Quelque part, j’aurais aimé voir ce genre d’affrontement rien que pour la beauté du geste.
- Messieurs, Madame… Au boulot.